Les Vosges à pied

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Carte Vosges

20 juin 1940

Au matin, nous partons à travers la montagne, guidés par Géhin André, bûcheron de Cornimont. En route, nous avons la chance de trouver des boîtes de conserve, des fuyards s'en étant délestés sans doute. Le même jour, nous arrivons à un petit hangar, en pleine forêt, au sud de Travexin. Géhin va en reconnaissance dans une petite ferme habitée par sa sœur.

Quand il revient, il nous annonce que Gérardmer est occupée. Je décide donc de rester provisoirement à cet endroit. Nous avons du foin pour dormir, de l'eau d'un clair ruisseau et des conserves pour quelques jours. Les Allemands recherchaient les soldats dans la montagne, mais nous sommes bien abrités à flanc de coteau et cachés entièrement par les sapins.

25 juin

La nourriture commence à faire défaut. Géhin allait au ravitaillement, mais dans ce coin si pauvre, il ne peut y suffire. Je prends la décision de nous diviser par groupes de 2 ou 3, pour rejoindre des Français qui, croyons-nous, poursuivaient la lutte. Nous n'avions aucune connaissance de l'armistice, la sœur de Géhin n'ayant pas de poste de T.S.F. Au soir de cette journée, nous ne sommes plus que trois sur 26 (Géhin, Domptail et moi ). J'ai décidé de partir le 26 au matin vers le nord. Géhin m'a apporté une carte de calendrier du département des Vosges.

26 juin

Avec l'aide de sa sœur, Géhin va chez lui à Cornimont. Domptail reste avec moi.

Nous partons dans la montagne, à travers bois. Une grosse pluie survient. Heureusement, de la fumée sort de la cheminée d'un petit refuge. Nous observons. Ce sont des Français, six soldats du 20ème train, qui l'occupent. Ils nous apprennent que la radio avait annoncé l'armistice. L'un d'eux, habillé en civil, allait travailler dans une ferme et avait rapporté la nouvelle. Grande fut ma peine. Nous nous déshabillons complètement pour sécher nos vêtements trempés. Les six soldats voulaient rester là un moment. Je leur recommande de ne pas se rendre car la guerre n'est pas finie. Je décide alors de regagner Nancy pour avoir des nouvelles de ma famille et d'emmener Domptail chez lui à Roville aux Chênes, près de Rambervillers, en passant.

 

Albert Contal ex lieutenant 79ème RIF 3ème CEF.

Seul le document manuscrit retrace la suite de l'histoire.

 

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