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Les troupes allemandes ayant contourné
l'obstacle et engagé un vaste mouvement tournant pour encercler les armées Citation militaire (136 ko): Ces combats et la suite ont été racontés par l'historien Roger BRUGE dans le tome II de "Les combattants du 18 juin" (Fayard) : Le lieutenant Albert Contal, chef de la section de mortiers du III/79e RIF, a appris dans l'après-midi du 20 juin, que le colonel Duluc constituait un centre de résistance au col du Rhamné. C'est le lieutenant Fix, de la section de 25 qui le lui a appris : « C'est fini, le colonel a dit qu'on prenait le maquis l — Que fais-tu? a demandé Contal. — Je reste avec le colonel. — Alors vous allez vous laisser prendre ici ? » Contal :« Fix a haussé les épaules, désespéré. Je lui ai serré la main, lui disant à peine au revoir pour ne pas lui laisser voir que je pleurais. » Le lieutenant s'écarte de la route du Thillot et s'enfonce dans la forêt avec l'intention de se rendre à Gérardmer où subsisterait une poche de résistance. Sur son chemin, il rencontre des hommes du 79e RIF, sans grades, sans ordres. Il en regroupe 26 parmi lesquels André Géhin, de Cornimont, qui connaît bien la forêt, et Domptail, l'ordonnance du capitaine Bonnet. « II ne faut pas se rendre. Jamais ! » leur dit Contal. Les fugitifs acceptent de le suivre. Ils se nourrissent de conserves abandonnées par d'autres. Géhin les guide et les conduit à un petit hangar proche de Travexin où habite sa sœur. La nuit venue, il rend visite à celle-ci et les nouvelles qu'il rapporte au lieutenant assombrissent le moral de tous : les Allemands sont aussi à Gérardmer, ils sont partout. La nuit portant conseil. Contal décide de la passer dans le foin du hangar. Pendant quelques jours, ils vont se reposer, buvant l'eau du ruisseau et épuisant leur petit stock de conserves. Lorsque se pose le problème de la nourriture. Contal divise son détachement en groupes de deux ou trois qui tenteront de rentrer chez eux ou d'aller vers la zone libre. La sœur de Géhin ne possédant pas la TSF, ils ne savent pas que l'armistice est signé. Géhin a apporté une carte des Vosges arrachée au calendrier des PTT et la remet au lieutenant en lui annonçant son intention d'aller chez lui, à Cornimont. Contal l'approuve, le remercie d'avoir pensé à la carte du calendrier et repart dans les bois avec Domptail. Le 26 juin, sous une pluie battante, ils s'abritent dans un refuge où des « tringlots » ont allumé du feu pour se réchauffer. Ce sont eux qui apprennent aux deux hommes que l'armistice est entré en vigueur. Contal : « Je décide alors de regagner Nancy pour avoir des nouvelles de ma famille, et de laisser Domptail chez lui, à Roville-aux-Chênes, en passant. » L'officier
met son projet à exécution et, une fois rassuré sur le « Je suis rentré à Nancy le 23 septembre, écrit-il, ayant passé la ligne de la zone occupée dans le train grâce à une carte d'identité établie à Mâcon, et celle de la zone interdite à Choignes, près de Chaumont, celle- là plus difficilement. Démobilisé, j'ai pu reprendre mon poste d'instituteur » Pendant
l'occupation, il participera aux activités de Libération-Nord avec son
camarade de la promotion 1926-1929 de l'école normale d'instituteurs de
Nancy et de la SFIO Marcel PÉTÉGNIEF. Remobilisé en
décembre 1944, il sera adjoint au Plus tard, Albert CONTAL rejoindra "le Clocheton", amicale des anciens du 79ème RI et RIF. Il en sera le trésorier, puis le dernier président. Les effectifs s'amenuisant au fil des ans, l'association sera dissoute et ses actifs transférés au "Souvenir Français". |